Créée à l’initiative de plusieurs avocats passionnés de cinéma, l’association « JUSTICE et CINEMA, les rencontres de La Rochelle » se propose d’offrir sur deux jours des rencontres autour de films sur la justice chaque année sur un thème différent.
Un partenariat s’est institué avec l’Ordre des avocats de La Rochelle-Rochefort, la Mairie de La Rochelle, l’université et la faculté de droit de la Rochelle, le Ministère de la Justice, l’Education nationale, le Crédit Industriel de l’Ouest, le complexe CGR.
Ces rencontres sont ouvertes à tous, grande famille judiciaire, étudiants, tout public. Les séances entièrement gratuites permettent à chacun de voir, revoir ou découvrir des films magnifiques anciens et plus récents qui servent de support et de prétexte aux débats qui suivent les projections.
Les invités, grands témoins, viennent du monde judiciaire, de la presse, du cinéma, de l’université et enrichissent notre réflexion sur les questions traitées toujours d’actualité. En outre, les invités ayant presque tous écrit sur le thème choisi, présentent et dédicacent leurs ouvrages dans des moments de franche convivialité.
13e édition : Terrorisme et Justice
Vendredi 22 et samedi 23 mars 2024
Cette édition, initialement prévue comme chaque année le premier week-end d’octobre (6-7 octobre) a été déplacée et reprogrammée les vendredi 22 et samedi 23 mars 2024 sur le thème de « Terrorisme et Justice »
L’équipe a décidé de traiter le sujet sous le prisme des attentats du 13 Novembre 2015 à Paris. Jamais le pays qui fut sous le choc de ces attentats perpétrés simultanément dans plusieurs lieux de la capitale et qui ont fait 130 morts et près de 500 blessés, n’avait connu un évènement d’une telle ampleur dramatique. Il nous semblait intéressant d’expliquer comment la justice s’était emparée d’un tel dossier et de le présenter dans toutes ses phases, celle de l’intervention des policiers aguerris, puis la phase de l’instruction du dossier dans tous ses aspects, celle du procès des coupables et de leur défense, celle enfin de la couverture médiatique de l’évènement.
Ces journées comme à l’habitude ont commencé le vendredi 22 mars dès 9 heures par la séance plus particulièrement destinée aux lycéens de la ville et suivie d’un débat avec la salle.
A la demande du corps enseignant, plus sensible au thème de la Cour d’assises, il a été proposé la projection de « La fille au bracelet » de Stéphane Demoustier ce qui fut l’occasion de présenter le fonctionnement de cette juridiction dans tous ses aspects y compris la cour d’assises spéciale spécialement constituée pour juger notamment les affaires de terrorisme.
Nous avons reçu avec leurs professeurs 350 lycéens ce qui, pour cette 13e édition fut un record d’affluence. Les jeunes lycéens ont eu la chance après la projection d’écouter les explications de Monsieur Pierre Mesnard, Président du tribunal judiciaire de La Rochelle, de Monsieur Arnaud Laraize, Procureur de la République et de Monsieur Jean-Pierre Getti, ancien président de la Cour d’assises de Paris pendant 18 ans.
La journée de vendredi s’est poursuivie par une conférence donnée à 15 heures au tribunal judiciaire pour les professionnels et fut animée par Monsieur Christophe Molmy, commissaire divisionnaire qui fut lors des attentats du 13 novembre, chef de la BRI de Paris qui est intervenue au Bataclan juste après l’attentat pour neutraliser les terroristes et sécuriser le bâtiment. Le témoignage froid, glaçant et émouvant de ce grand professionnel de la police restera un grand moment d’émotion. Monsieur Jean-Pierre Getti de son côté, a expliqué le fonctionnement de la Cour d’assises spéciale de Paris en nous faisant partager quelques souvenirs de carrière puisqu’il a présidé également cette juridiction.
La journée du samedi commença à 14h30 au cinéma CGR Dragon avec la projection du film « Novembre » de Cédric Jimenez suivie d’un débat animé par le commissaire divisionnaire Christophe Molmy, ancien chef de la BRI (brigade de recherche et d‘intervention de Paris) Monsieur David De Pas, ancien juge d’instruction et ancien coordonnateur du pôle antiterroriste de Paris, Me Oliva Ronen, avocate au barreau de Paris qui fut la défenseure de Salah Abdelslam au procès du Bataclan à la cour d’assises spéciale de Paris de septembre 2021 à juin 2022.et Monsieur Mathieu Delahousse, grand reporter au journal le « Nouvel Observateur ».
Nous avons eu ainsi la chance de traiter ce sujet délicat avec, le policier, le juge d’instruction, l’avocat du terroriste et le journaliste qui a couvert tout le procès, c’est-à-dire les protagonistes et personnalités qui ont connu ce dossier au plus haut niveau.
Dans une salle pleine, les spectateurs ont pu vivre comme s’ils y étaient, l’intervention de la BRI au Bataclan avec le récit de Christophe Molmy et découvrir ensuite la préparation d’un dossier de terrorisme tellement sensible de près d’un million de pages avec les explications du juge David De Pas. Maître Olivia Ronen a raconté sa rencontre avec Salah Abdelslam puis la stratégie qu’elle a développée avec lui pour assurer sa défense et Mathieu Delahousse qui a suivi les 8 mois du procès à Paris a présenté le rôle de la presse dans un tel dossier aussi long dans cette salle spécialement construite pour la circonstance à l’intérieur de l’ancien Palais de justice de Paris.
Dès 13h30 le samedi 23 mars, Mathieu Delahousse et Christophe Molmy ont pu dédicacer leurs ouvrages dans le hall du cinéma avec Maître Gilles Antonowicz, avocat, invité d’honneur, qui présenta notamment son dernier ouvrage, la biographie du cinéaste José Giovanni.
Encore un grand succès pour cette édition qui aura conquis tant les nombreux lycéens du vendredi que les spectateurs du samedi.
Précédemment …
Les erreurs judiciaires, 2009
La première édition (mars 2009) a traité des erreurs judiciaires et a proposé « les inconnus dans la maison »,film de fiction dans lequel RAIMU crève l’écran à l’occasion d’une plaidoirie époustouflante. Puis « l’affaire du courrier de LYON » dans sa version ancienne avec l’immense acteur Pierre BLANCHAR, et enfin « le pull over rouge » dont longtemps encore, on s’interrogera sur l’existence ou non d’une erreur judiciaire dans ce terrible fait divers qui a conduit Christian RANUCCI à la guillotine.
Pour en parler, Patrick DILS innocenté après 15 ans de prison, Alain MARECAUX et Roselyne GODARD, tous deux innocentés d’OUTREAU ont bouleversé la salle. Denis SEZNEC a décortiqué les mécanismes terribles qui conduisent à fabriquer des erreurs.
Le juge d'instruction à l'écran, 2011
Pour la troisième édition, le thème retenu était le Juge d’instruction à l’écran (10 et 11 juin 2011)
Cinéma l’OLYMPIA (lieu mythique de cinéma) en centre ville près de la Cathédrale, place de Verdun.
Un moment qu’il ne fallait pas manquer pour cette 3e édition.
Le livre choc d’Alain MARECAUX, « Chronique de mon erreur judiciaire » a été porté à l’écran par le réalisateur Vincent GARENQ sous le titre « PRESUME COUPABLE »
Le grand acteur Philippe TORRETON joue le rôle d’Alain MARECAUX.
Nos relations d’amitié et la renommée grandissante de notre festival ont fait que la production du film et le metteur en scène avec la complicité de notre ami, acquitté d’OUTREAU, nous ont permis de présenter le film en avant première le samedi 11 Juin en présence du réalisateur et de l’acteur Raphaël FERRET qui interprète le Juge BURGAUD.( la sortie nationale dans les salles était prévue le 7 Septembre 2011)
Le film a remué la salle archi comble. Le thème retenu a donné lieu à des interventions éblouissantes de Maître Paul LOMBARD et de Jean Louis KEITA notamment (avocat de CARLOS, Omar RADDAD, Patrick HENRY et beaucoup d’autres).
Les autres films présentés ont permis de revoir Michel GALABRU jouer de façon magistrale un sinistre serial killer qui a sévi dans les années 1890, Joseph VACHER dans le film « Le Juge et l’assassin » puis Jacques PERRIN jouer le rôle du Juge MICHEL assassiné à Marseille dans les années 1980 dans le film, « Le Juge ». Paul LOMBARD qui l’avait personnellement connu a pu nous révéler quelques souvenirs très forts et particulièrement émouvants. C’est ça les rencontres de La Rochelle !!
Le doute en justice, 2014
La 5e édition s’est tenue les vendredi 26 et samedi 27 Septembre 2014 sur le thème du DOUTE en JUSTICE.
« le doute » en justice.
Depuis les débats enfiévrés de l’Assemblée Constituante qui l’a créé en septembre 1791, notre procédure pénale repose sur le principe de l’intime conviction des Juges. Le juge, les jurés en cour d’assises ne condamnent que si ils ont l’intime conviction de la culpabilité, que si ils ne doutent plus.
Mais le doute a vocation à prévaloir partout, pas seulement dans les Cours d’assises. Et chacun doit s’en imprégner, Juges certes, mais avocats, jurés, experts, psychiatres, médecins….
Pour illustrer ce thème sur lequel l’actualité récente nous invitait à réfléchir, trois films étaient proposés.
« Douze Hommes en colère », film inoubliable par la prestation de Henry FONDA mais aussi par cette tension croissante qui s’installe entre les jurés réunis en vase clos jusqu’au dénouement final..
« Les risques du métier », formidable composition de jacques BREL dans le rôle d’un instituteur injustement mis en cause que toutes les apparences accusent,
« Le dossier noir », un film méconnu d’André CAYATTE qui met en scène un jeune juge d’instruction en prise avec le doute dans le milieu hostile d’une ville de province..
Pour en parler, nos invités
Maître Henri LECLERC, avocat à la Cour de PARIS, le plus grand d’entre nous se plait à rappeler son confrère Hervé TEMIME..
ancien Président de la Ligue Nationale des Droits de l’Homme, grand humaniste, Henri LECLERC a plaidé de nombreuses affaires retentissantes
Georges FENECH, magistrat, député, co-rapporteur de la loi sur la révision des condamnations pénales (adoptée à l’unanimité le 20 Juin 2014)
Denis SEZNEC
Le Bâtonnier Lionel BETHUNE de MORO
Un avocat général
Un psychiatre,
Un juge de l’application des peines
Ont pu disserter sur le thème du doute chacun à son niveau, avec des échanges parfois passionnés, dont il restera l’idée que sans le doute nécessaire, il ne saurait y avoir une bonne Justice…et que ce doute lorsqu’il existe, fût il infime, doit toujours profiter à l’accusé..
Peut-on faire justice soi-même, 2016
Le thème de l’année 2016 des vendredi 14 et samedi 15 Octobre 2016 était « Peut-on faire justice soi-même ? »
A l’appui de ce thème, ont été présentés le vendredi 15 Octobre le film de Jean Jacques ANNAUD « Coup de tête »avec le regretté Patrick DEWAERE et
Samedi 16 Octobre, le dernier film du réalisateur Vincent GARENQ déjà présent à La Rochelle en 2011 pour présenter en avant première « Présumé coupable », est venu à nouveau présenter « Au nom de ma fille » son dernier film avec l’acteur Daniel AUTEUIL.
Ce film qui retrace l’histoire d’André BAMBERSKI qui a fait enlever en Allemagne le Dr KROMBAK, l’assassin de sa fille Kalinka que son pays refusait d’extrader, a donné lieu à un débat riche et passionnant.
La présence du réalisateur Vincent GARENQ , de Maître François GIBAULT, avocat à la Cour de Paris, mais aussi un grand écrivain ( auteur notamment d’une biographie magistrale de Louis Ferdinand CELINE dont il fut l’exécuteur testamentaire) et enfin de l’Avocat général Philippe BILGER qui a tenu les assises de PARIS pendant 20 ans et s’est illustré en requérant contre Emile LOUIS, et dans le dossier dit du « gang des barbares » et tant d’autres dossiers criminels…y a largement contribué.
Justice et médias, 2018
Le thème de l’année 2018 était « Justice et médias »
Les relations entre la Justice et les médias n’ont pas été toujours très sereines. La nécessaire information du public sur le fonctionnement des institutions et la Justice en particulier est une exigence de la démocratie. La presse, conçue comme le 4e pouvoir, assure la fonction de « chien de garde » de la démocratie. Mais cette fonction de surveillance s’est radicalement transformée avec le développement des médias audiovisuels qui ont placé la Justice sous une surveillance élargie. A l’inverse, la Justice a du s’adapter et poser des limites à l’exigence de transparence. D’où une difficile conciliation entre l’exigence d’information de l’opinion en temps réel et la nécessité d’un temps plus long pour la justice afin de donner des informations fiables, vérifiées et sans jamais perdre de vue la présomption d’innocence. Autant de questions qui ont été abordées par nos intervenants sur cette fonction complexe de surveillance et de contrôle de la Justice par les médias et des médias par la Justice…
2 films étaient proposés.
Vendredi 5 octobre dès 9h : « Bas les masques » de Richard Brooks (Humphrey BOGART et Ether BARRYMORE) comédie qui relate l’ambiance agitée d’une salle de rédaction d’un grand journal à sensations à la recherche d’un scoop.
Samedi 6 octobre à 14h30, projection du film « L’enquête » de Vincent GARENQ (dont nous avions déjà présenté « Présumé coupable) et plus récemment « Au nom de ma fille »).
Le réalisateur est venu présenter son film qui retrace l’affaire CLEARSTREAM avec Gilles LELLOUCHE dans le rôle du journaliste Denis ROBERT qui est à l’origine de l’affaire et Charles BERLING dans le rôle du juge VAN RUYMBEKE.
Nous avons et l’honneur d’accueillir :
- Monsieur le Bâtonnier Christian CHARRIERE-BOURNAZEL, ancien Bâtonnier du Barreau de PARIS, ancien Président du Conseil National des Barreaux, ancien Président de la LICRA, spécialiste du droit de la presse, auteur de plusieurs ouvrages.
- Monsieur le Juge Renaud VAN RUYMBEQUE, juge d’instruction, doyen des juges du pôle financier du tribunal de Paris,
- Monsieur Mathieu DELAHOUSSE, grand reporter, chroniqueur judiciaire, responsable du service investigation du Nouvel Observateur, auteur de plusieurs ouvrages.
Les invités ont pu dédicacer leurs ouvrages le samedi 6 octobre avant la projection du film.
Défendre l’indéfendable, Défendre un monstre, comment est-ce possible ?, 2021
Le thème de la 11e édition « Défendre l’indéfendable, Défendre un monstre, comment est-ce possible ? »
Comment défendre un salaud sans être un salaud soi-même ?
Pourtant, c’est l’honneur et la grandeur d’une démocratie que tout être humain puisse être défendu.
Le rôle de l’avocat est parfois mal compris et quand le crime est insupportable, odieux, l’opinion a vite fait de confondre l’avocat et son client. Pourtant, l’avocat ne défend jamais le crime mais le criminel. Et que ce soit l’acte monstrueux d’un seul ou celui perpétré par les auteurs d’un génocide, ou encore le crime de masse d’un terroriste…tous ces actes nous interrogent sur les questions de justice et d’humanité. Juger un individu, c’est déjà le considérer en tant qu’être humain. Il importe de juger une personne pour ce qu’elle a fait et pas pour la crainte qu’elle nous inspire et toujours faire en sorte que la Justice ne reste pas un idéal abstrait mais une source d’espoir et d’humanité.
Ces délicates et profondes discussions ont animé les débats suivant le film du Samedi 2 octobre « Dans la tête du tueur » de Claude Michel Rome, formidable fiction retraçant le parcours criminel de Francis Heaulme, magistralement interprété par l’acteur Thierry Frémont dans un face à face étonnant avec le rochelais Bernard Giraudeau dans le rôle du gendarme Abgrall qui l’a traqué pendant des années.
Les nombreux invités ont cherché à éclaircir ces notions parfois mal comprises du grand public dans un débat passionnant animé par des avocats( Liliane Glock, avocate de Franis Heaulme), Pierre Blazy (avocat pénaliste à Bordeaux et celui notamment de Carlos) Etienne Madranges (ancien avocat général, avocat au Barreau de Versailles, auteur de nombreux ouvrages) mais aussi par des magistrats, Philippe Bilger, (ancien avocat général à Paris) Marc Hedrich (Président de la cour d’assises de Caen et écrivain) Madame Gwenola Joly-Coz (Première présidente de la Cour d’appel de Poitiers) ainsi qu’un journaliste Henri Seckel (chroniqueur judiciaire au journal « Le Monde »)
Sans doute, le temps fut-il trop court pour répondre à ces questions relevant autant du droit que de la morale et de l’éthique.
La veille, de très nombreux lycéens de plusieurs lycées de la ville ont assisté au documentaire « Les avocats du salopard » qui présentait la préparation et la stratégie de défense du tueur en série Emile Louis par les quatre avocats de la défense. Un débat passionnant a suivi animé par Etienne Madranges.
Terrorisme et Justice, 2024
Cette édition, initialement prévue comme chaque année le premier week-end d’octobre (6-7 octobre) a été déplacée et reprogrammée les vendredi 22 et samedi 23 mars 2024 sur le thème de « Terrorisme et Justice »
L’équipe a décidé de traiter le sujet sous le prisme des attentats du 13 Novembre 2015 à Paris. Jamais le pays qui fut sous le choc de ces attentats perpétrés simultanément dans plusieurs lieux de la capitale et qui ont fait 130 morts et près de 500 blessés, n’avait connu un évènement d’une telle ampleur dramatique. Il nous semblait intéressant d’expliquer comment la justice s’était emparée d’un tel dossier et de le présenter dans toutes ses phases, celle de l’intervention des policiers aguerris, puis la phase de l’instruction du dossier dans tous ses aspects, celle du procès des coupables et de leur défense, celle enfin de la couverture médiatique de l’évènement.
Ces journées comme à l’habitude ont commencé le vendredi 22 mars dès 9 heures par la séance plus particulièrement destinée aux lycéens de la ville et suivie d’un débat avec la salle.
A la demande du corps enseignant, plus sensible au thème de la Cour d’assises, il a été proposé la projection de « La fille au bracelet » de Stéphane Demoustier ce qui fut l’occasion de présenter le fonctionnement de cette juridiction dans tous ses aspects y compris la cour d’assises spéciale spécialement constituée pour juger notamment les affaires de terrorisme.
Nous avons reçu avec leurs professeurs 350 lycéens ce qui, pour cette 13e édition fut un record d’affluence. Les jeunes lycéens ont eu la chance après la projection d’écouter les explications de Monsieur Pierre Mesnard, Président du tribunal judiciaire de La Rochelle, de Monsieur Arnaud Laraize, Procureur de la République et de Monsieur Jean-Pierre Getti, ancien président de la Cour d’assises de Paris pendant 18 ans.
La journée de vendredi s’est poursuivie par une conférence donnée à 15 heures au tribunal judiciaire pour les professionnels et fut animée par Monsieur Christophe Molmy, commissaire divisionnaire qui fut lors des attentats du 13 novembre, chef de la BRI de Paris qui est intervenue au Bataclan juste après l’attentat pour neutraliser les terroristes et sécuriser le bâtiment. Le témoignage froid, glaçant et émouvant de ce grand professionnel de la police restera un grand moment d’émotion. Monsieur Jean-Pierre Getti de son côté, a expliqué le fonctionnement de la Cour d’assises spéciale de Paris en nous faisant partager quelques souvenirs de carrière puisqu’il a présidé également cette juridiction.
La journée du samedi commença à 14h30 au cinéma CGR Dragon avec la projection du film « Novembre » de Cédric Jimenez suivie d’un débat animé par le commissaire divisionnaire Christophe Molmy, ancien chef de la BRI (brigade de recherche et d‘intervention de Paris) Monsieur David De Pas, ancien juge d’instruction et ancien coordonnateur du pôle antiterroriste de Paris, Me Oliva Ronen, avocate au barreau de Paris qui fut la défenseure de Salah Abdelslam au procès du Bataclan à la cour d’assises spéciale de Paris de septembre 2021 à juin 2022.et Monsieur Mathieu Delahousse, grand reporter au journal le « Nouvel Observateur ».
Nous avons eu ainsi la chance de traiter ce sujet délicat avec, le policier, le juge d’instruction, l’avocat du terroriste et le journaliste qui a couvert tout le procès, c’est-à-dire les protagonistes et personnalités qui ont connu ce dossier au plus haut niveau.
Dans une salle pleine, les spectateurs ont pu vivre comme s’ils y étaient, l’intervention de la BRI au Bataclan avec le récit de Christophe Molmy et découvrir ensuite la préparation d’un dossier de terrorisme tellement sensible de près d’un million de pages avec les explications du juge David De Pas. Maître Olivia Ronen a raconté sa rencontre avec Salah Abdelslam puis la stratégie qu’elle a développée avec lui pour assurer sa défense et Mathieu Delahousse qui a suivi les 8 mois du procès à Paris a présenté le rôle de la presse dans un tel dossier aussi long dans cette salle spécialement construite pour la circonstance à l’intérieur de l’ancien Palais de justice de Paris.
Dès 13h30 le samedi 23 mars, Mathieu Delahousse et Christophe Molmy ont pu dédicacer leurs ouvrages dans le hall du cinéma avec Maître Gilles Antonowicz, avocat, invité d’honneur, qui présenta notamment son dernier ouvrage, la biographie du cinéaste José Giovanni.
Encore un grand succès pour cette édition qui aura conquis tant les nombreux lycéens du vendredi que les spectateurs du samedi.
La prison à l'écran, 2010
La seconde édition (septembre 2010) était consacrée à la prison à l’écran.
La prison, hier : La Rochelle terre de bagne, pour se rappeler que de 1873 à 1938 date du dernier convoi, tous les bagnards sont passés par La Rochelle puis Saint Martin de Ré avant d’être embarqués tel du bétail dans ces sinistres « bateaux cages » pour la GUYANE d’où 99% des condamnés, transportés ou simples relégués, ne sont jamais revenus. Des images d’archives et documents chocs ont été présentés par Denis SEZNEC grand spécialiste du bagne.
La prison aujourd’hui : le constat. Nous avions choisi le film un « Condamné à mort s’est échappé » de Robert BRESSON dont la sublime musique de MOZART qui accompagne tout le film nous reste encore dans la tête. Pour en parler, le Directeur de la centrale de Saint Martin de Ré, le directeur du service de probation, une psychologue, un médecin psychiatre qui toutes deux interviennent en milieu carcéral et un juge de l’application des peines.
Enfin, quelle prison pour demain. Le film choisi était « le TROU » de Jacques BECKER tiré du roman de José GIOVANNI qui traite d’un fait divers réel et dont l’épilogue est saisissant. Nos invités, Jean Louis KEITA, ancien Bâtonnier du barreau d’AIX en PROVENCE grand avocat pénaliste spécialiste de la Cour d’assises, Patrick DILS qui a ému la salle en racontant ses 15 ans d’enfer en prison et Jean Marie RENOUARD, sociologue, écrivain, professeur à l’université de BORDEAUX et la présence amicale de l’actrice, romancière, professeur et animatrice de l’atelier de lecture à FLEURY MEROGIS, Sylvie NORDHEIM. La salle a vécu là encore des moments particulièrement intenses et forts.
L'avocat à l'écran, 2013
La 4e édition avait pour thème (après le Juge..) l’Avocat à l’écran…
Vendredi 20 et samedi 21 Septembre 2013 au cinéma le Dragon-CGR sur le vieux port, trois films ont été proposés ;
« La vérité » de Henri Georges CLOUZOT. Affrontement inoubliable entre l’avocat de la victime ( Paul MEURISSE) et celui de l’accusée (Charles VANEL)
« Les bonnes causes » de CHRISTIAN JAQUE, L’acteur Pierre BRASSEUR offre une autre version de l’avocat avec le talent qui est le sien
« Un crime au paradis » de Jean BECKER avec André DUSSOLIER et Jacques VILLERET. Le remake du film de Sacha GUITRY « la POISON » ou comment réaliser un crime parfait avec la complicité de son avocat..
Ces films ont été suivis d’un débat sur le métier d’avocat aujourd’hui et des réponses aux mille questions que les gens se posent… avec le ténor des assises et des stars Hervé TEMIME, Avocat de Bernard TAPIE, Catherine DENEUVE, Isabelle ADJANI, Dr DELAJOUX et tant d’autres, auteur du livre « La défense dans la peau ».
Jean Louis KEITA, ancien Bâtonnier d’Aix en Provence, un habitué du festival, fils spirituel de Me VERGES, et avocat de Omar RADDAD, CARLOS, Patrick HENRY, etc…, Lionel BETHUNE DE MORO, ancien Bâtonnier d’Angoulème, brillant pénaliste etc…des avocats, des magistrats, des invités surprises…
En outre, le partenariat récemment institué avec l’éducation nationale a permis une projection dédiée à plusieurs classes de terminale de lycées de la ville. Les élèves accompagnés de leur professeur de philosophie ont ainsi pu découvrir les mécanismes encore bien obscurs pour eux de la justice et de son fonctionnement avec des professionnels (avocats et magistrats) pour répondre à leurs questions. Surtout, la projection et le débat ont pu servir de prétexte pour, tout au long de l’année scolaire, les inviter à réfléchir et mieux connaître la Justice ce qui constitue l’un des objectifs principaux du festival.
Les autres films présentés ont permis de revoir Michel GALABRU jouer de façon magistrale un sinistre serial killer qui a sévi dans les années 1890, Joseph VACHER dans le film « Le Juge et l’assassin » puis Jacques PERRIN jouer le rôle du Juge MICHEL assassiné à Marseille dans les années 1980 dans le film, « Le Juge ». Paul LOMBARD qui l’avait personnellement connu a pu nous révéler quelques souvenirs très forts et particulièrement émouvants. C’est ça les rencontres de La Rochelle !!
La Médiation, comment rendre la Justice autrement, 2015
La 6e édition qui s’est tenue les vendredi 25 et Samedi 26 Septembre 2015, au cinéma « le DRAGON CGR » avait pour thème « la Médiation, comment rendre la Justice autrement. »
Pour illustrer le thème, 3 films ont été présentés ;
« KRAMER contre KRAMER » avec Meryl STREEP et Dustin HOFMANN.
« CASUS BELLI » documentaire belge avec un juge de paix et un médiateur dans leur propre rôle avec de vrais justiciables comme Raymond DEPARDON sait si bien le faire..
« CARNAGE » de Roman POLANSKI avec Jodie FOSTER et Kate WINSLET avec l’idée sous jacente de s’interroger… et si les parties avaient eu recours à la médiation, le carnage eût il pu être évité ??
Pour en parler, l’ancien Bâtonnier de PARIS, Christiane FERAL SCHUHL qui a oeuvré pendant son mandat avec énergie et persuasion pour introduire la médiation au barreau de PARIS et auprès des juridictions et la rendre incontournable pour certains types de litiges,
Anne LEVY-MORELLE, philosophe et réalisatrice belge, auteure du documentaire CASUS BELLI, Myriam BACQUE, médiatrice, formatrice, enseignante à la faculté de droit de La Rochelle, Philippe BERTRAND, Président de chambre à la Cour d’appel de Pau.
L'aveu en justice, 2017
Le thème de l’année 2017 était « l’aveu en justice ».
2 films chocs ont été proposés pour en parler.
Vendredi 6 octobre dès 9h15 pour tout public mais plus particulièrement pour les lycéens, le film documentaire de Jean Xavier de LESTRADE « Un coupable idéal » qui relate l’histoire vraie de Brenton Butler, accusé d’un meurtre mais dont ses avocats démontrent qu’il ne pouvait en être l’auteur. Prix du meilleur documentaire en 2002.
Samedi 7 octobre dès 14h30, après les mots d’accueil du Maire de LaRochelle et la présentation des invités, projection du film de Pierre BARNERIAS « Sous peine d’innocence ».
Là encore, le terrible parcours de Severino DIAZ, injustement condamné à tort à 15 ans de prison pour un crime qu’il n’a pas commis et 10 ans de plus pour avoir refusé d’avouer sa culpabilité.
Le réalisateur était présent pour présenter son film.
Jean Yves LE BORGNE, ancien Vice Bâtonnier du Barreau de Paris, grand avocat pénaliste, Président de l’association des avocats pénalistes, nous a fait l’amitié de participer et a pu apporter quelques lumineuses réflexions sur les délicats problèmes de l’aveu en justice, sujet transversal qui permettait d’aborder la garde à vue, le plaider coupable, le rôle de l’avocat, la réparation des condamnations prononcées à tort, etc…
La raison d'état, 2019
Pour notre 10e édition, le choix du thème était « la raison d’état »
Selon une définition classique, la raison d’état est le principe au nom duquel un Etat s’autorise à violer le droit au nom d’un critère supérieur. Si on s’accorde à en fixer l’origine à Machiavel qui permettait au Princede l’utiliser afin de gouverner le mieux possible son Etat, dans l’objectif de conquête et d’exercice du pouvoir, c’est avant tout une dérive du principe de la souveraineté de l’Etat, dans le sens où elle a souvent pour but d’assurer sa conservation et sa pérennité. L’affaire Dreyfus en constitue le paradigme en ce que l’intérêt de l’Etat justifie qu’on refuse toute révision du procès quand bien même le capitaine Dreyfus eût été tenu pour innocent.
La diffusion des films « Silences d’état » avec l’acteur Richard Berry et « Une affaire d’état » avec André Dussolier ont permis de focaliser nos réflexions autour de deux affaires emblématiques de la « raison d’état », les faux suicides du ministre Robert BOULIN le 30 octobre 1979, voici tout juste 40 ans et du Juge Bernard Borrel le 19 octobre 1995, voici 24 ans alors qu’il était en mission à Djibouti…Ce n’est qu’en 2017 soit 22 ans plus tard, que pour cette dernière affaire, le Procureur de la République de Paris a enfin reconnu que le juge BORREL avait bien été assassiné. Mais rien sur le dossier BOULIN et rien en tout cas sur les auteurs ni le mobile…..raison d’état !
Un débat passionnant a suivi la projection du film samedi 5 octobre animé par Mesdames BORREL et BOULIN-BURGEAT, leurs avocats Maître Olivier MORICE et Marie DOSE tous deux, avocats au Barreau de Paris et Bernard NICOLAS, journaliste d‘investigation qui a réalisé deux documentaires pour l’émission de Canal + « 90 minutes » sur chacune des affaires.
Il n’est pas possible de résumer ici deux heures de débat qui ont passionné la salle archi comble. Une vidéo sera mise prochainement en ligne sur youtube et un extrait plus court sur ce site..
Comme l’an passé, l’entrée était entièrement gratuite.
Cold Cases Justice et affaires non résolues, 2022
12e Edition Vendredi 7 et Samedi 8 Octobre 2022
« COLD CASES » Justice et affaires non résolues
L’affaire SEZNEC il y a tout juste 100 ans, l’affaire Gregory Villemin, ce garçonnet retrouvé mort dans la Vologne en 1984, le quadruple meurtre de Chevaline (Haute-Savoie) en 2012, la disparition d’Estelle Mouzin, affaire dans laquelle huit magistrats se sont succédé, Les crimes de Fourniret, Heaulme ou encore l’affaire Dupont de Ligonnès, quintuple meurtre à Nantes en Avril 2011 et plus récemment le dossier Delphine Jubillar, autant d’affaires, pour ne citer qu’elles, qui ont secoué l’opinion et ému la France entière. Aucune n’est résolue à ce jour.
On entend généralement les cold cases comme les crimes complexes, considérés comme les crimes en série, les crimes de sang non résolus (avec découverte de cadavres), les crimes de sang non découverts (cadavres dissimulés et disparitions criminelles de personnes) et les viols de prédation sont relativement nombreux, énigmatiques et porteurs d’une forte charge émotionnelle.